un corps sur l'armoire dévissée – radiographies oubliées du précédent locataire – posé sur une boîte de chevilles
animal aimant les caresses vocales offre le peigné de son ventre au velours de mon chant
je crois bien avoir perdu un bouton de satin à l'angle des rues Burq et Durantin métro Abbesses
brunch scandinave au Cannibale où un professeur corrigeait des copies sous un trophée éclairant de rhinocéros tressé pendant que nous détaillions nos projets qui ressemblaient à ces lampes de brocante disséminées et douces pour 2009
"ATHENA Je te l'ai dit : je ne t'ai parlé que d'un seul détail. Si tu es connaisseur, si tu l'es, reconstitue toi-même la totalité du tableau. Avec aussi l'odorat – si tu le peux, si tu as assez d'imagination – puisque cette odeur de feu envahit le monde...
théâtre d'ombre chez mes voisins au toit arboré on les devine attablés souper or peut-être qu'ils conversent dans leurs feuillages coulisses
déhanché du chat tête de lézard écailles retourné pariétal cheval préhistorique animal multiple métamorphose simultanéité glissement visuel
"La poésie la plus pure est un complet être-hors-de-soi, la prose la plus parfaite un complet venir-à-soi. La seconde est peut-être encore plus rare que la première." Hugo von Hofmannsthal, Renoncement et Métamorphose. Jean-Yves Masson.
Sont-ce les ultra-sons du détartrage de cet après- midi qui m'ont gonflé les lèvres d'un sang criant au baiser ? --- ultra-sons et outil américain, qui suit la dent et gratte le tartre sous la gencive
les rêves d'un reptile-chat frémissent au pli d'une plante de pied pattes peaux et gris fées
l'oiseau-Jaccotet contre l'étouffement de Léthé et aussi l'accent posé dans la pointe et le sens si propres aux psychanalystes brésiliens qui parlent français depuis longtemps
l'erreur d'un seul signe sur un dossier me dessaisit de mes droits à chaque visite on me dit "c'est réglé" cependant que je vois l'impossibilité de payer mon loyer
ligne d'un pantalon noir au déhanché d'un chat qui s'avance grave son trait pariétal strie la roche socle chat multiple vivant vestige et taxinomie la nuque repliée par une perspective antique une généalogie d'écailles lui couronne la tête
j'ai dérobé une référence de livre mon butin restera secret
parfois user de la parole pour comme être un meurtre ; une loi perfuse tu d'autres fois plus aimable avec ses propres angoisses
les temps se mêlent en une étoffe à large maille
Concorde le sable tassé par la pluie fut percé par une femme passant les Tuileries Cour carrée, dite Sully où les frontons présentent d'antiques conseils et les balcons portent nuages et beauté
accoudée au feu rue de la Grange-aux-belles passent cyclistes aux pieds de corde piétons à la hâte girations savantes jupes éventées l'œil derrière l'épaule
Marzamemi-Paris Projet "d'importation de la passeggiata sur la rue de Belleville" : y voir passer "les baskets dorées qui brillent sous l'éclairage public et les sourcils masculins épilés". Nadège, Bruno, baci !
les cercles du schéma réactif la spirale du schéma créatif la répétition dort dans la réaction
cherchant refuge dans une forêt je devais apporter sept fleurs de couleurs différentes comme autant de clés j'en portais quatre à peine fanées par la recherche "Nel mezzo del cammin di nostra vita mi ritrovai per una selva oscura, ché la diritta via era...
Je n'ai pas encore défait ma valise, je me suis laissé le temps de revenir.
Je viens de trouver un étonnant travail-bouclier qui synthétise mes sept dernières années
les choses semblent s'organiser en carrefour au sol d'une terre subtile, trois personas sont posés à pied de fauve ; de cuir et d'or ainsi retournent les rayons de l'astre social
une cannelure par heure de train halte dans un souvenir fellinien la troisième peau glisse sur l'œil et pousse les loess du chemin la pile de livres est prête le dépouillement accepté