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Sherlock


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11 mars 2007 7 11 /03 /mars /2007 22:42
Je suis circonspecte mais j'ai bien mangé !
Salade de pissenlits, lardons et œufs pochés
Bar entier, aubergine, mozzarella et tomate
café allongé et cigarettes russes

Je pense à la tirade dans Orgie de Pasolini, de mémoire,
Ils parlent
Mais ils ne parlent pas
Des mots sont dessinés par leurs bouches,
Mais ils ne parlent pas

Il a fallu que je leur déclare officiellement ma préférence sexuelle,
- c'est un peu difficile de dédramatiser quand son entourage recrée des minidrames perpétuels -
je pensais sincèrement l'avoir dit, bon... ce n'était sans doute pas suffisamment clair
de vouloir s'installer avec son amie, de la présenter, de partager la même chambre à l'occasion d'un enterrement, de la présenter à la famille comme la personne avec qui je vis. Avec mes parents qui lui racontent des histoires de la famille comme pour l'y intégrer.
Etc., c'était objectivement très clair.
Je leur ai donc fait l'aveu (terme très choisi) souhaité, en précisant mon étonnement quant à cette demande, faite au moment de la séparation d'avec "le cocktail" (surnom donné par mon père à Alexandra).

J'en retire la triste idée que mes parents ne savent pas reconnaître un couple quand ils en voient un et que l'homosexualité ne se comprend que quand personne ne la pratique.

Et voilà, je suis en colère, grrr.
Cependant, une anecdote me fait encore rire.
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10 mars 2007 6 10 /03 /mars /2007 23:26
AG
de désignations

J'avais apporté Plupart du temps, que nous avons lu à presque trois,
une sculptrice qui dit sculpteure et une directrice d'hôtel qui ne dit pas directeure
dans les moments d'attente

Pourvu que
il y ait des gens qui restent

Soir, une jeune femme arrivée de Shangai pour une formation internationale d'une semaine à Paris.
Je n'avais jamais rencontré de personnes venant à Paris pour ce type de tourisme d'affaires dont je connaissais l'existence. Je n'ai pas parlé de gaz à effet de serre. Les hétérotopies de Foucault, ces espaces à la marge de la vie sociale habituelle.
Vraiment bonne soirée
Aussi

Pour un peu tout mélanger (et parce qu'il est tard), je mets la photo de Julien. En prolégomènes de ma journée Punk.

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9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 19:50
"[Moscou, 8 juin 1930] — Me voici enfin sûre de mon adresse et je m'empresse de te la communiquer. Selon les rumeurs de Berlin il était soi-disant impossible de trouver des chambres ici à des prix abordables [...]."
Ella Maillart, "Cette réalité que j'ai pourchassée", correspondance.

"L'après-midi s'écoula en formalités d'installation ; ma mère s'activait à la lingerie, au dortoir, à l'étude ; mon nom apparaissait sur des placards, un lit. Je ne m'y reconnaissais pas [...]."
Pierre Michon, Vies minuscules.

"[Ulysse] — Ça revient les doigts de glace et
Cette aiguille de feu là dans la nuque"
Jean-Pierre Siméon, Odyssée, dernier chant.

"Il est donc écrit sur le registre de l'internat, au nom de Dora Bruder et à la rubrique "date et motif de sortie" : "14 décembre 1941. Suite de fugue."
Patrick Modiano, Dora Bruder.

"La gouttière est bordée de diamants
les oiseaux les boivent"
Pierre Reverdy, Plupart du temps, 1915-1922.

--
fièvre et sentiment de détachement
étrange sensation de sentir tout son corps infecté
de ressentir que quelque chose ne va pas à l'intérieur
et qui fatigue
il ne s'agit pas de la même fatigue qu'une grippe, je ne saurais expliquer en quoi
comme si le terrain du combat était plus total plus profond

après le médecin, je suis allée recycler des livres à Saint-Michel
un bon prix pour d'anciens enthousiasmes que j'avais toujours gardés
de nouveaux livres
dans mon prochain appartement
je ferai reposer mes poésies gallimard
sur une jambe noire de mannequin trouvée boulevard Richard Lenoir
j'avais mis la jambe sur le guidon de mon vélo et ça n'avait fait sourire personne
étonnant, je ne parle pas de rire mais de sourire
je ne réalise pas complètement que je déménage dans 15 jours

pourquoi m'a-t-on dit augenblick, je ne sais plus, il s'agit des yeux de mon chat
hier Julien m'a montré les chaussures de Géraldine
le beau-père de Julien est dans mes livres
on a parlé de choses et d'autres
et je ne pouvais plus partir, même du poteau en bas de la rue Broca


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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 21:15


Ce soir je vais lire une bédé au chaud, pour faire descendre ma fièvre (non contagieuse).

Dédicaces à la librairie Super Héros du livre de Martin Vidberg. J'ai peut-être cru qu'un dessin de Wonder Woman ferait office de médicament symbolique, ou alors j'ai été prise par l'élan collectif des personnes juste devant moi qui ont demandé Batman ou Zorro, peut-être encore saisie par l'esprit du lieu. Ah oui, zut, je ne me suis pas souvenue qu'on jouait plutôt à Robin des bois dans mon école, Wonder Woman est arrivée plus tard dans mon imagerie personnelle.
C'est drôle d'ailleurs, l'auteur doit entendre toutes sortes de demandes, les joies, les peurs, les choses qu'on n'ose pas exprimer mais qui sortent par une rougeur sonore.

Ils étaient bien cool tous les deux (avec Kek). A l'heure où je faisais la queue, je nous ai trouvés un peu mous, des Parisiens mous.
- "Wonder Woman, tu sais comment on dessine Wonder Woman, toi Kek ?"

Je ne suis pas allée à la réunion du soir malheureusement.

Diverses choses faites, un excellent déjeuner. J'ai l'accord de Julien pour mettre une photo que j'aime beaucoup de lui. Demain je raconte un peu.

"Bienvenue à la station Yotsuya !
Ça n'est jamais qu'un arrêt de plus sur le chemin !"
Brautigan. Tokyo Montana Express.
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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 22:39

"Dès l'instant où on ne pèse plus ses paroles, la recherche cesse d'être celle d'une entente, d'un témoignage de présence au monde."

Louis-René Des Forêts, Pas à pas jusqu'au dernier.
Une phrase avec des virgules, qui me semblent plutôt rares et très choisies.

J'écris ma note en début d'après-midi pour demain me lever de bonne heure. Et que le soir soit consacré aux lectures après une journée d'action. J'ai bien essayé de poster une note masquée en avance ; on pouvait la lire en passant par la liste je l'ai donc retirée. J'avais envie d'essayer une publication en mode temporel aléatoire.

Alors.

Hier des clips vidéo de Rod Stewart et de Queen à l'Unity bar [tu gardes la Flèche d'or je garde l'Unity bar].

Demain je suis invitée à déjeuner chez Julien avec qui je partage un certain goût du fétiche depuis que nous avons parlé en surveillant les peintures de La Tour au Grand Palais.

Sinon je crois que j'ai un abord sobre.

J'ai parlé d'une femme vue à Bear en disant "ah, modèle", elle me dit "ah, couchée". Ah, oui.
Lu cette note aujourd'hui.

Ce soir, une intervention du patron de mon UFR [je crois qu'on ne le dit plus, Unité de formation et de recherche, c'est pourtant clair] : Vélo et urbanisme. Avec Vélorution.

Demain soir, concertation sur le pôle intermodal Eole-évangile (18e et 19e arrondissements, dans le prolongement des faisceaux ferrés qui partent de la gare de l'Est). Le dossier est sur le site du Syndicat des transports en Ile de France (Stif) pour me faire une idée et formuler une remarque constructive.

Dimanche 11, je déjeune avec mes parents à la Coupole, notre no man's land. Après, du punk au centre culturel suisse : René Uhlmann, Punk Cocktail, Zurich scene 1976-1980 (documentaire).

Deux inscriptions : le Conservatoire national des Arts et Métiers (Cnam) et la course la Parisienne.

--

--
Soir
Voilà, une grande première. J'ai pris la parole en public au débat de ce soir, de manière claire et d'une voix audible... Ça surprend toujours plus ou moins les personnes qui me connaissent selon l'époque où nous nous sommes rencontrés, mais je suis quelqu'un de profondément timide surtout dans un groupe. Alors évidemment dans le cadre du boulot, je prends sur moi et j'essaie de faire le plus efficace possible et de représenter au mieux les positions de mes référents, mais dans le cadre de mes loisirs, je n'interviens pas lors de débats publics.
Or là, dans le débat avec mon patron d'UFR, deux points me paraissaient devoir être remués dans l'autre sens, le premier sur la concertation démocratique (ouf, une autre urbaniste a levé cet aspect), mais le deuxième point, personne ne le soulève... Et là bon, je remuais tout ça intérieurement en me disant 1/bon il n'y a personne qui se saisit de ça ? 2/ allez quoi courage, ne pas parler serait de la lâcheté, je m'en voudrais beaucoup 3/ j'organise ma formulation pour que mon intervention tombe juste.
J'ai donc dit que je trouvais qu'il y allait un peu fort avec les élus (il provoquait assez sur le thème des élus qui ne seraient pas cyclistes), qu'à Paris, il y en avait qui se déplaçaient à vélo et qu'on ne pouvait pas leur enlever l'importance de leur contribution quant à la forte augmentation de la place du vélo en ville. J'ai ensuite cité un exemple de concertation à partir de plans de voirie et sur le terrain pour implanter des stationnements vélo (un aspect développé dans son intervention), en fonction des usages repérés en journée, soirée, nuit.
Voilà, je pourrai regarder les élus cyclistes pour qui j'ai travaillé en face :) ah mais ! Et puis tout simplement, il s'agit d'une victoire sur moi.
Je suis allée saluer mon prof qui du coup m'a fait la bise et après j'ai filé plutôt vite!

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 23:52
J'ai passé mon dimanche après-midi dans une librairie américaine à rire de solutions imaginatives pour éloigner une muse abusive.

A feuilleter des livres aussi, à noter des citations, à boire des cafés avec la libraire Ph – ce n'est pas Phèdre – qui me raconte des choses d'elle.

J'étais l'incrédule des muses.

Je pense maintenant aux personnes qui ont des vies multiples, qui se déplient dans plusieurs lieux. Nina Bouraoui dont je viens de finir de lire Mes mauvaises pensées avec son enfance et sa jeunesse algérienne et sa jeunesse suivante en France, Ph entre New York et Paris, moi qui grandissais par intermittence à Londres.

Il a fallu que je passe par une langue étrangère pour m'adresser aux autres.

"L'avenir est plus près, plus souple, plus tentant.
Et, sur le boulevard qui le lie au présent, un long collier de
cœurs brillants comme des lampadaires."
Pierre Reverdy. Le bonheur des mots.

Un de mes ensignants (je n'arrête pas d'oublier le "e", je laisse) disait :
"It's between you, me and the lampost."
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4 mars 2007 7 04 /03 /mars /2007 20:00
"Je mets la radio afin d'entendre de la musique. Sans en avoir le moindre désir. Je me force. Décidément c'est le jour où je m'applique." L'infini turbulent.

"Il cherche donc à sortir sa journée du mois. C'est l'attraper qui est difficile. Et ce n'est pas le matin qu'on y arriverait. Mais vers deux heures de l'après-midi [...]." Ailleurs. Au pays de la magie.

"Dans une vision que j'eus, se trouva une huppe, perchée et se préparant à attraper une proie. La distance qu'il y avait de l'extrémité de son bec, où elle tenait un ver, à son gosier, par où il devait passer, me jeta dans une méditation indicible, constamment renforcée par celle de l'oiseau immobile et lui aussi réfléchissant dans un temps qui paraissait immense, qui paraissait pourtant ne devoir suffire pour la résolution de ce problème difficile qui nous rendait immobiles, l'oiseau et moi invraisemblablement posés et attentifs." Misérable miracle.

"Parfois, tout d'un coup, sans cause visible, s'étend sur moi un grand frisson de bonheur." La nuit remue.

"Comme un planeur en silence remonte  une pente chaude dans le ciel dégagé, le Dominateur cherche une nouvelle ascension-puissance, prélude de nouveaux bannissements, de nouveaux carnages." Epreuves, exorcismes 1940-1944.

"Une insulte, une naissance toujours la suit, à moins qu'on n'étrangle le nouveau-né, ce qu'on fait d'instinct." Face aux verrous.

"Par dessus les marais, les oiseaux ne chantent pas à gorge déployée.
Mais dans le bocage, quel ramage !" Poteaux d'angle.

"Dans le monde entier, on peut se faire entendre par gestes. En Inde, impossible." Un barbare en Asie.

"Je vais à la bibliothèque de Dunkerque jusqu'à 12 1/2. Je fouille les revues scientifiques ici comme ailleurs. Je rencontre des "rats" qui travaillent depuis 10 ans pour prouver que Bruges est français et Dunkerque flamand, que ce malentendu est l'origine de la guerre, et des conflits balkaniques." A la minute que j'éclate.

"Lorsqu'à l'enfant on fournit (souvent trop tôt) crayons et pots de couleurs, alors après quelques essais, sur sa feuille vierge se répand comme une inondation, une fête inconnue, porteuse de beaucoup d'autres." Les commencements.

"Tout en réfléchissant, et tâchant – plus difficile – de mettre mes réflexions en ligne, je m'étais déjà vingt fois, ou quinze au moins, moliéresquement insulté en paroles [...]." Déplacements, dégagements.

"Plume déjeunait au restaurant, quand le maître d'hôtel s'approcha, le regarda sévèrement et lui dit d'une voix basse et mystérieuse : "ce que vous avez là dans votre assiette ne figure pas sur la carte."
Œuvres complètes, I. Un certain Plume.
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3 mars 2007 6 03 /03 /mars /2007 22:03
Il y a des personnes qui vous donnent de l'art.

Parfois c'est immédiat. D'autres fois, le don met plusieurs années à se révéler. Ce fut le cas pour Michaux.

J'avais 10 ans et quelques déraillements somatiques qui ont conduit mes parents à consulter un homéopathe apparemment renommé. Cet homme-là était très impressionnant et je crois avoir perçu qu'il impressionnait aussi mes parents, esthétiquement, socialement et intellectuellement. Un cabinet tel que je n'en avais jamais vu : des paravents dans la salle d'attente, des matériaux de qualité, des livres. Il avait une sorte de pèse-personne qui faisait des photographies de la chaleur ou autre chose émise par les pieds.

Il me faisait plutôt peur et il m'a dit qu'il fallait absolument que je lise Michaux. Evidemment, je n'ai pas cherché à le lire quand j'aurais pu. Et un soir, j'avais peut-être 25 ans, un papier m'est remis pour accompagner un spectacle de danse au centre de Wallonie-Bruxelles, sur ce papier, un extrait d'un texte de Michaux sur le mouvement et.. oui il fallait absolument que je lise Michaux !

Maintenant dans cette période de changement, je reprends ma bibliothèque, retrouve ce qui m'a construite et me dépouille du superflu. Je reviens sur certains auteurs et en tamise d'autres, importants mais non essentiels.
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1 mars 2007 4 01 /03 /mars /2007 19:41
du vélo, faire vite
passer la Seine
et les bourrasques de vent
qui me poussent
de ce côté-ci

rendez-vous encore surprenant avec mon directeur de recherche. Il me dit "vous préférez appeler ces personnes ou que je le fasse ?" Quand on me pose des questions ouvertes comme ça, je me permets de répondre librement. Eh bien, on dirait qu'il s'amuse.
je commençais à m'égarer dans mon sujet.

Déplacements, dégagements (Michaux)

le mois le plus court, un peu d'argent qui reste alors passage à En marge, à côté de la maison des métallos pour y acheter un disque de Lapin machin.
et un lot de deux badges importables.

Michaux écrit "où poser la tête ?" je ne sais pas, demain dans un canapé.

--
bravo bravo dali. !!
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28 février 2007 3 28 /02 /février /2007 19:47
Ce midi, les tables sont rapprochées, il est difficile de sortir de cet espace sans faire tomber un verre ou le poivrier. Notre voisine vive et émouvante s'amuse avec moi car elle a eu les mêmes difficultés dans l'autre sens : "la finalité de la fesse n'est pas d'être plate". Quelle bonne humeur !

Parole contact.

A la bibliothèque de l'hôtel de ville, je suis trop grande pour le mobilier ; les magasiniers mettent des blouses bleues quand ils circulent dans les zones inaccessibles au public.
Je cherche la manière dont le lieu englobe la personnalité des étudiants pour les rendre presque tous sobres et sérieux. Les mêmes à Beaubourg donneraient assurément autre chose. Subtils craquements du bois. Parfois des grincements sous la moquette aux motifs végétaux.

Les étudiants ont des boules fluorescentes dans les oreilles.

Je me souviens de mon directeur de recherche qui me disait peu importe mais au moins tous les jours. Je dois revoir mes investissements : matin recherche de travail, après-midi mémoire. Je change de rythme comme on se retourne dans un lit quand on cherche le sommeil. Se lever à 7 h 30 est de toute façon une bonne chose.

Trop de café la semaine dernière.

Rythme fluorescent du café étudiant le craquement de la blouse bleue. Les voisines englobent la personnalité de la zone boisée de manière chose. Il est parfois difficile de sortir du poivrier à 7 h 30, les motifs du midi se précisent dans un grincement de sommeil. Le directeur des tables se retourne dans les motifs végétaux, le magasinier se rapproche de la zone vive. Je me lève en verre matin.

Le sens de l'assurément.

--
Coucou H :)
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